Le grand cahier, Agota Kristof

Publié le par Le Colibri

Le grand cahier, Agota Kristof

Histoire

Deux jeunes jumeaux sont amenés par leur mère chez leur grand-mère qui hante à la campagne, car la guerre fait rage et la grande ville ne cesse d'être bombardée. La grand-mère passe pour méchante, égoïste, est sale et tout sauf affectueuse. Elle est rustique mais son potager et son poulailler leur permettent d'éviter les privations de la guerre.

Privés d'affection et de valeurs, les jumeaux se créent des exercices pour s'endurcir, ne plus ressentir la douleur physique ou morale, la faim, etc. Cette étrange éducation ne les prive pas d'une certaine morale.

Ils résistent ainsi à la guerre, à sa fin et à l'occupation des "libérateurs", refusent de suivre leur mère revenue et voient leur grand mère mourir.

Pour finir, ils laissent leur père mourir en essayant de traverser la frontière, pour permettre à l'un d'entre eux de le faire, l'autre errant dans la maison de la grand-mère.

Mon avis

Ce livre, cette histoire, ne laisse pas indifférent : il dérange, met mal à l'aise. Une succession de récits déclaratifs, sans émotion, comme le veulent les jumeaux dans leurs rédactions (qui constituent le grand cahier) : une succession de faits.

De nombreuses scènes m'ont marqué, et je m'en souvenais encore - toujours dans ma série de relecture, j'avais déjà lu ce livre il y a quelques mois. La voisine des jumeaux, Bec de Lièvre, qui couche avec un chien. La mère et son nouvel enfant qui se font tuer par une bombe. Les "attouchements" de la jeune servante sur les deux jumeaux lors de leur premier bain.

D'autres m'ont choqué encore, et je m'en rappèlerai maintenant. La pendaison du chat. Le meurtre de la servante. Les jumeau battant le soldat. Etc.

C'est un peu comme si tout le livre n'avait pour but que de choquer, malgré, ou plutôt avec la contribution de ce style sans émotion. Il choque parce que ces enfants sont cruels, sans pourtant être tout à fait immoral. Ils volent, tuent, menacent de mort, mais aident leur voisine pauvre, protègent la juive qui se fait passer pour leur cousine, vengent le juif.

Ce qui m'a vraiment choqué peut-être, c'est le comportement des jumeaux face à leurs parents (ils ne veulent pas suivre leur mère, ils sacrifient leur père). Et le comportement des "libérateurs". "On entend partout des coups de feu et des cris de femme qu'on viole." La violence est omni-présente, chez chacun ; la perversion sexuelle un peu moins.

Ce qui m'a étonné aussi, c'est la séparation des jumeaux lors du dernier chapitre ! Mais il y a une sieste.

Mon commentaire est décousu parce que ce livre m'a presque "retourné", j'écris une pour de dégoût sur le visage, et pourtant c'est un bon livre. Parce que, je le répète, il ne laisse pas indifférent.

=D

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